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Lu pour vous : Du Vidourle à l'étang de l'Or, une histoire du Lunellois (Claude Raynaud) - daté du 20 février 2013


Du Vidourle à l'étang de l'Or, Une histoire du Lunellois, par Claude Raynaud. Ouvrage publié avec le concours d'Archéologie et Histoire du pays de Lunel et Mauguio, du Départment de l'Hérault et du Pays de Lunel.
25 € ISBN 978-27466-2560-0

"C'est un archéologue de terrain, doublé d'un historien d'archives, qui nous offre dans ce remarquable ouvrage le résultat de plus de vingt ans de découvertes sur un territoire situé au plein cœur de notre région, le pays de Lunel, avec comme fil directeur le fleuve côtier, Vidourle, et comme cadre chronologique, plus d'un demi-million d'années jusqu'à aujourd'hui.
En douze chapitres d'un exposé très clair où une impeccable érudition sait se faire discrète, Claude Raynaud déroule la vie de ce petit bout de Languedoc, à partir de deux lieux qui sont devenus célèbres en archéologie européenne, le site des grottes du Mas des Caves à Lunel-Viel, et l'oppidum d'Ambrussum. Ce qui intéressera le public des Écologistes de l'Euzière, du Collectif des Garrigues et en particulier nos spécialistes de la garrigue, c'est l'attention portée aux deux zones de peuplement humain au cours des âges; les collines sans doute d'abord et ensuite la basse vallée qui se termine dans la lagune. Le fleuve débouche des Cévennes au nord de Sommières et irrigue cette partie de la vaste plaine littorale qui s'allonge ou se rétrécit au fil du temps selon le niveau de la Méditerranée; au cours des millénaires, les hommes peuplent d'abord les côteaux, les terrasses de ce qui sera plus tard, au moyen-âge par exemple, un territoire dont l'indivision est revendiquée par le pouvoir féodal : ces "immenses terres de parcours et réserve foncière" où se créent ces paysages de garrigues ouvertes qui ont subsisté jusqu'au vingtième siècle. Nous pouvons y percevoir une sorte de photographie de notre garrigue au moment où le paysage naturel se modifie par l'empreinte humaine. Pendant le "petit âge glaciaire", les hommes ont dû étendre leurs cultures; ils ont cherché à utiliser le moindre lopin et pour cela défricher la garrigue, "ces terres seigneuriales concédées aux communautés depuis le haut moyen âge pour le parcours des troupeaux, mais jamais aliénées par la baronnie". Claude Raynaud esquisse un tableau saisissant de ce bouleversement: "les agriculteurs se jettent sur chaque miette de terrain, brûlant kermès et cistes, entassant les pierres en muraillasses et retournent le maigre sol ! Plus âpre, plus long et de moindre bénéfice, ce défrichement opère à petite échelle, avec les seuls moyens dont disposent les paysans, leurs bras."
Dans l'Histoire naturelle de la province de Languedoc, (1776) nous avons une image de l'écart qui s'est creusé entre les deux terroirs; "La plaine comprise entre cette dernière ville (Montpellier), Mauguio et Lunel, forme un pays admirable: elle consiste en excellentes terres labourables entremêlées de vignobles plus ou moins garnis d'oliviers, de quelques mûriers, et autres arbres fruitiers. En remontant depuis Lunel vers Saint Christol et Restinclières, on est tout étonné d'y trouver un terroir totalement différent. On ne voit plus dans les cantons que des cailloutages, quelques mauvaises terres labourables et des vignobles passables, mais beaucoup de garrigues..." Nous pouvons donc être très reconnaissants à Claude Raynaud de nous avoir dans son ouvrage offert des vues passionnantes sur l'histoire des paysages de la garrigue, témoins presque oubliés de l'intervention humaine sur le terrain. Ces étapes essentielles seront sans doute reprises et explicitées dans l' Atlas des garrigues actuellement en cours d'élaboration par le Collectif Garrigues".


Jean Vaché


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