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Lexique


Mise à jour au 11/12/2012

(Entre guillemets et en italique, les termes locaux et latins du moyen-âge.)
Pour l'antiquité romaine, on se reportera à CHOUQUER Gérard : « dictionnaire des termes et expressions de l'arpentage et du foncier romains », 2011 : Téléchargez le pdf
Pour Le Moyen Âge, on se reportera à CHOUQUER Gérard : « Lexique foncier du Moyen-Âge en France» (150 définitions), 2010  : Téléchargez le pdf

Aissade (
« aissada », « aixada »): houe coudée, à lame pleine étroite soit triangulaire, soit rectangulaire. C'est l'outil de base de travail de la terre, particulièrement lors d'un premier défrichement (A.Durand, 1999).

Acapt (ou acapte): mot dérivé du latin « acapitum ». Au moyen-âge, à partir du XIIe siècle, droit d'entrage (« d'establiment ») sur une tenure
(Bourin-Derruau, 1987, tome 1,p.227 et Viadier, 2006, p.6, 7).

Albergue au moyen-âge: redevance imposée: droit de gîte pour des cavaliers. Ceci suppose l'existence de « miles » (hommes d'armes), et, ultérieurement les « chevaliers ». Ceci suppose également, comme attesté à partir de 1030-1060, pour les chevaux, des cultures d'avoine (
avena sativa, en culture de printemps) (A. Durand, 2003, p.315).

Alleu au moyen âge, propriété foncière pleine et entière, non soumise aux droits féodaux (sans redevances, sans services imposés). Dans le Bitterrois, au XIe et XIIe siècle la propriété allodiale est dominante dans les plaines, contrairement au manse dans les arrières-pays de reliefs de garrigues
(Bourin-Deruau, 1987, p.116, Fordham university of New-York )

Alleutier au moyen-âge, propriétaire d'un alleu: voir ce mot.

Allivrement somme totale des cotes foncières individuelles inscrites au compoix
(Leroy Ladurie, 1966, p.28) éventuellement comptabilisée en livres (de monnaie) fictives « de compoix », les « livres livrantes ». C'est la base de l'impôt total qui sera réclamé à la paroisse, augmentée de coefficients multiplicateurs.

Allodial relatif à l'alleu

Almandrée parcelle plantée d'amandiers.

« Amelliers » amandiers

Anticrèse se dit d'un prêt ou, plutôt, de son remboursement. Cela consiste à laisser à disposition du prêteur son champ jusqu'à temps que la dette soit remboursée
(J.F Lalanne, 1989, p.62).

Apendarie au moyen-âge, une exploitation agricole, plus petite que le manse (la moitié), peut être une subdivision – ou un démembrement de celui-ci, en particulier partir du XIIe siècle, où le croît démographique se fait plus nettement sentir. Généralement – sauf exceptions- elle est grevée de charges moins lourdes que le manse
(Bourin-Derruau, 1987, tome 1, p.95, 107, 114,119, 197; P. Tisset, 1992, p.203-204. Lalanne, communication personnelle).

Aprision au moyen-âge c'est le régime juridique du droit de possession trentenaire sur des terres abandonnées du domaine public, connu dès le milieu du VIIe siècle
(Lavigne, 2005). Cela a, aussi, été sous les carolingiens, en particulier Charlemagne, un mode d'attribution de terres à défricher, pour les "réfugiés espagnols" ayant fui la conquête musulmane.

Artigue au moyen-âge, parcelle défrichée sur la forêt
(A. Durand, 1999, p.1). Voir aussi « rompude ».

Asenayrie au moyen-âge, corvée en temps de travail avec des ânes, essentiellement pour le transport.

Assollement biennal typique des régions méditerranéennes, il consistait en une rotation des cultures et jachères du type sur une même parcelle: escourgeon- jachère-froment- jachère-escourgeon...etc...
(Le Roy Ladurie, 1969, p.51).

« Bayle » contremaître, chef de culture.

« Blaque » cépée de chênes. D'où des toponymes tels que Saint Jean de la Blaquière. (J.L Roque et alii, 2011, p 140).

«Bleds » au moyen-âge, et aux Temps modernes, ce terme désigne indistinctement et globalement les céréales. A ne pas confondre avec le « froment » (frumentum) probablement le blé tendre hérisson (triticum aestivum compactum), probablement en culture d'hiver, et le triticum, blé rouge en culture de printemps. Dans les autres « bleds »-céréales on compte l'orge, le « mescla» - ou « mitadenc » ou « consegal » - mélange semé orge/froment), la paumelle, l'avoine, le seigle, le « méteil » (ou « mescle » mélange seigle-froment), le millet (A. Durand, 2003, p.313 ; Le Roy Ladurie, p.46-51 ; A.Chabaud, 1967, p.48-49).

Bordarie ou borderie au moyen-âge, même sens que l'apendarie. Peut-être s'agit-il d'une exploitation encore plus petite.Au XIIe siècle ce mot est de plus en plus synonyme de « masade »
(Bourin-Deruau, 1987, p.114, 119,198).

Boayrie (bovarie,
« bovaria ») au moyen-âge, corvée en temps de travail avec des boeufs, essentiellement pour le labour. Elle peut être imposée particulièrement lors des défrichements seigneuriaux (A.Durand, 1999, p.1).

Boyer bouvier
Boyerat jeune bouvier, apprenti
(Le Roy Ladurie, 1969, p.47).

Brevette compoix abrégé

« Cabaux » sous l'Ancien Régime, ce sont dans les baux à ferme, les clauses concernant le « mobilier » nécessaire aux exploitations agricoles : semences, bestiaux, ...qui doivent être remis en quantité et en état à la fin du bail (C .Bracq, 2005, p.17).

Campanage au moyen-âge et sous l'Ancien Régime, complément au salaire de base (« prime de rendement, de transport...) des ouvriers agricoles et bayles
(Le Roy Ladurie, 1969, p.49).

Cantonnement des droits d'usage « opération parlaquelle un propriétaire abandonne à une collectivité usagère la pleine propriété d'un canton de sa forêt en échange de droits d'usage dont elle jouit sur l'ensemble de cette forêt »
( J.L ROQUE et alii, 2011, p.382)

Capitation impôt royal par tête, établi à partir de 1695.

Capmanse au moyen-âge, réserve de la seigneurie ou encore, manse principal, où réside le seigneur, et où sont acquittées les redevances : dans ce cas ce capmanse peut être baillé en tenure
(Bourin-Deruau, 1987, p.118, P. TISSET, 1992, p.205-206).

« Carnenc »  dîme sur le bétail (mot à mot sur la viande) (Le Roy Ladurie, 1969, p.158).

Cartulaire recueil (et/ ou copies) des titres et actes attestant des propriétés, droits d'une personne ou institution.
Les cartulaires principaux sont de l'abbaye de Gellone (Saint Guilhem le Désert), de l'abbaye d'Aniane (816) (pour la haute et moyenne vallée de l 'Hérault ), des cisterciens de l'abbaye de Valmagne, du diocèse de Maguelone, des Guilhems (pour le montpelliérais), des diocèses de Nîmes, Alès, Uzès.
Certains cartulaires sont consultables sur le site des Archives Départementales de l'Hérault tel celui de l'abbaye de Valmagne.

Cens redevance fixe, sur le foncier, payable en nature ou en espèces. (Sources: Forham University of New York)

Censive (ou « oublie ») (voir aussi « cens ») (Sources: Forham University of New York)

Compesieur personne chargée de la confection du compoix (voir ce mot).

Complant (contrat de complant) document qui consigne « l'association d'un bailleur de terre et un ou plusieurs planteurs » pour « construire » une vigne - ou la replanter »
(Bourin-Deruau, 1987, p.98-99, et p.119). Mais le sens peut « dériver » ou s'élargir au XIe siècle il peut s'agir de planter des arbres (saules) au bord de rivière, voire de mettre en blé une pâture (Bourin-Deruau, 1987, p.179). Le contrat prévoit le versement au bailleur d'une partie de la récolte. Pour le preneur le contrat sur une ou deux générations (Viadier, 2006, p.5). Voir aussi le mot « Méplant ».

Complantage le fait, dans une même parcelle d'associer deux au moins, voire plus) cultures différentes. Exemple -fréquent- vignes et oliviers (ou amandiers – ou autres fruitiers). On peut, aussi, dans les inter-rangées, cultiver des céréales, des légumineuses, des légumes
(cf A. Durand, 2003, p.340-341).

Compoix
Description des propriétés de Jacques Delpont (Compoix de Clermont-l'Hérault, XVIIe siècle. Cote ADH : 79 EDT 15
image lexique_1.png (0.2MB)
Source

Anciennes matrices cadastrales, d'Ancien Régime (avant les cadastres dits « napoléoniens »). Les plus anciens compoix apparaissent au XVe siècle
(Le Roy Ladurie,1969, p.8). Ce sont des registres décrivant avec précision, les biens, le foncier, en localisation, surfaces, occupation du sol, et valeur ou catégories : terres « maigres », « grasses », ...etc.... Ils sont établis à des intervalles de temps d'une ou 2 générations. Les mutations, échanges fonciers etc… sont consignés en surcharge sur les registres.
Ils servent de base à l'établissement annuel des « rôles de taille », par les greffiers des Communautés, c'est à dire la liste de répartition de l'impôt (« globalisé - « l'allivrement » - par Communautés ou paroisses) par propriétés, c'est à dire la ventilation par « taillables ».
Lorsqu'au fil des générations et des changements le compoix devient par trop surchargé d'annotations et trop éloigné des nouvelles réalités terrain, ne permettant plus d'allivrer correctement les tailles, il est refait.
(Le Roy Ladurie, 1969, p.29 et 30).
Les compoix ne recensent que la « partie taillable » du territoire de la Communauté ou paroisse.
(Blanchemain, 2005, p.96).

Voir aussi sa définition sur le site des archives départementales de l'Hérault : http://archives.herault.fr/data/info/2901-Etudier_la_population_et_le_paysage_local.pdf
et aussi :http://archives.herault.fr/compoix-28739.html
On notera que certains compoix comportent des plans de propriétés ou parcelles.

Plan d'une propriété plantée de vigne (Plan du Compoix de Clermont-l'Hérault, XVIIIe siècle. Cote ADH : 79 EDT 23

image lexique_2.png (89.7kB)
Source : http://archives.herault.fr/histoire-d-une-commune-766.html

Compoix à degrés « l'allivrement s'établit suivant plusieurs degés qualitatifs propres à chaque culture et fixés par les estimateurs nommés par les habitants du lieu ».
Compoix à clausades « il n'est plus tenu compte de la nature des cultures mais de la proximité de la parcelle cultivée par rapport au village. Le terroir est divisé en zones d'allivrement plus ou moins nombreuses, nommées , selon les régions, cercle, circuit, clauzade, vaute, termine ». C'est la zone la plus rapprochée du village qui est la plus imposée, l'allivrement décroît avec l'éloignement du village ».
Exemple de compoix (1597 et 1652) à 3 clausades, celui de Langlade (30) en Vaunage :

image lexique_3.jpg (0.7MB)
Source : Barry J.P, 1955.


Condamine au moyen-âge, terres lourdes, « grasses », alluvionnaires, en général situées près de cours d'eau, particulièrement fertiles consacrées, essentiellement, à la céréaliculture intensive. Très présentes encore dans la toponymie, elles témoignent de l'appropriation seigneuriale ainsi que de l'aménagement et de la mise en valeur des « rives » des cours d'eau entre l'an Mil et le XIIIe siècle. Ce sont, le plus souvent de très grandes parcelles avec des moyennes d'une trentaine d'hectares au XIIe et XIIIe siècles, alors que les parcelles « ordinaires » n'ont des moyennes que de 0,25 hectares. Elles jouxtent souvent les ortales et les ferragines
(d'après A.DURAND, 2003, p.259-256).
Elles sont travaillées à l'araire tractée par des boeufs, ce travail étant 15 fois plus productif que le labour à la main à l'aissade (la houe coudée)
(A.Durand, 1999, p.1).

Confront, confrontant du moyen-âge au 18e, voire 19e siècle, ces mots sont employés, dans les divers documents (cartulaires, compoix, etc...) pour désigner la position géographique d'une parcelle, tenure, manse, domaine, etc...par rapport à son « environnement » selon les directions géographiques. Telle parcelle confronte telle autre « au levant » (à l'est)... tel domaine confronte au « couchant » (à l'ouest ) tel ruisseau...etc...On utilise donc des repères relatifs de localisation, solaires, de vents, fonciers, de propriété (le manse de un tel) géographiques (ruisseau, …) etc...On énumère la description relative des directions soit dans le sens d'une montre, soit dans le sens inverse.
(Bourin-Deruau,A. Durand 1987). Si, dans le cas d'une parcelle portant telle ou telle culture, par exemple la vigne, l'énumération des parcelles « confrontantes » est eégalement en vignes, on pourra en déduire que l'on est dans un « terroir monocultural » (Bourrin-Deruau, 1987), c'est à dire dans une zone spécialisée du finage de la communauté ou paroisse.

« Consegal » culture mélangée de seigle et de froment ( voir aussi « meteil »)


« Cordon » plantation de mûriers en ligne autour des champs de céréales. « Les arbres étaient taillés tous les deux ans pour avoir des branches souples comme de l’osier » (E. Boudet, 199, p.22-23).

« Cuisser » fendre les souches et arracher les racines à la pioche. Ce terme est utilisé, en particulier, dans le contexte des défrichements en garrigues. (J.L Roque et alii, 2011, p.37).

« Decimum » Au moyen Age et sous l'Ancien Régime, liste des parcelles sur lesquelles pèse la dîme (Bourin-Deruau, 1987, p.99)

Défrichements:
*
Il s'agissait , le plus souvent d' acquérir des terres nouvelles ("novelas"), ou de remettre en culture des terres anciennement cultivées. Le plus souvent il s'agissait de terres sur les versants ou les reliefs ( dans les garrigues, dans le saltus et les patus ). Dans certains cas, il pouvait s'agir de terres en plaines ("ager").
* De manière cyclique, historiquement , il y a eu plusieurs phases de défrichements. entre ces phases, du fait, en particulier de reculs démographiques, il y avait abandon de ces défrichements.
- 8e-9e siècles: "renaissance carolingienne"
- 10e siècle jusque vers 1350: le "beau moyen-âge".
- d'environ 1500 à 1580: le "beau 16e siècle"
- 1620-1680
- de 1720-1740 jusque vers 1850
* les synonymes de défrichements dans les textes: "rompudes", "artigues", "bouzigues", "novelas", "ouvertures" (voir ces mots)

Déguerpissement au moyen-âge, le fait, pour un tenancier*, de quitter un manse*, de manière volontaire ou imposée.(Source: Fordham University of New-York)

Dixième « impôt – royal - prélevant le dixième du revenu. A ne pas confondre avec la Dîme »
(Gyl, 2007, p.282) ecclésiastique.

« Ermes », « ermas » (aussi orthographié « hermes »): terres abandonnées, en friches

Escourgeon orge d'hiver. Au Moyen-Age et sous l'Ancien Régime, elle était cultivée en assollement biennal (voir ce mot) avec le blé
(Le Roy Ladurie, 1969, p.51).

« Estaque » jeune tronc d'olivier pour plantation (Le Roy Ladurie, 1969, p.66).

Eteules chaumes des céréales

Faïsse au moyen-âge (XI-XIIe siècles), « parcelle allongée sur sol en déclivité qui a fait l'objet d'aménagements légers (simple talus de terre) ou plus important (cultures en gradins) »
(A.Durand, 2003, p.269-270)

« Faulde » emplacement d'une charbonnière

Ferragine (ou « ferrejal » ou « ferragal » Lalanne, 1989,p.89 ou ferratjal ou ferratgiera Martin, 2011, p.119-120)
Au moyen-âge, parcelles particulièrement fertiles où l'on cultive intensivement céréales et légumineuses. Soit on les coupe, fournissant ainsi du fourrage, soit on les laisse grainer . Ces parcelles, vu les soins qu'elles demandent et la valeur de leurs récoltes, sont, le plus souvent, situées à proximité immédiate du village (ou du manse), confrontant la zone des jardins potagers (les  « ortales ») avec lesquels, parfois, ils se confondent
(Bourin-Deruau, 1987, p.166-167).
Les farragals peuvent aussi être situés sur des terrasses (faïsses) , avec, éventuellement un ou deux oliviers ou mûriers
(Lalanne,1989,p.89).
Le terme « ferratjar » signifie, en occitan, « fourrage en vert » et un ferratjal est « un champ clos au voisinage d 'un village », ici un mas. Quant à « ferratgièra » il s'agit d'un champ semé d'orge et d'autres grains destinés à être mangé en vert
(Martin, 2011, p.119-120).
Ces céréales en vert étaient particulièrement destinées aux brebis après l'agnelage de printemps .
C. Martin donne l'exemple, à Ferrières les Verreries, au Puech Aurou, près de la D107E d'un vaste paradas de 5 à 6 hectares où labourait fin Août et où l'on semait l'orge pour la mise bas des brebis en février-mars. Dans ce cas il s'agirait d'un ferratjal.

Finage territoire d'une paroisse, puis des communes.

« Fogar » fouir, creuser la fosse de plantation d'un cep ou d'un jeune olivier.

Foriscape voir lauzime

Fouage au Moyen-Âge et sous l'Ancien Régime : « redevance supportée par chaque foyer. Impôt direct qui frappait tous les habitants, indépendemment de leur patrimoine »
(Gyl, 2007, p.281).

Géomorphologie science des formes du relief terrestre

« Genetière » ou « genestière » ou « ginestière » parcelle pour la culture de genêt d'Espagne (spartum junceum), plante textile.
(Silvain OLIVIER : article : « une plante textile d'aprés les compoix »,sur le site des Archives Départementales de l'Hérault, http://archives.herault.fr/le-genet-d-espagne-322029.html et l'article dans le site Cairn : http://www.cairn.info/revue-histoire-et-societes-rurales-2005-1-page-137.htm

Guéret labour d'une jachère ou après récolte. Voir aussi le mot « sadonat»
(Bourin-Derruau,1987, tome I,p.175). Par extension le terme guéret peu signifier la jachère elle même (Lalanne, 1989, p.91).

« Hermes » voir « ermes » , « ermas »

« Hort » (ou ort) jardins. Au moyen-âge (Bourin-Derruau,1987, tome I,p.162 à 167 ; A. Durand, 2003, p. 336 et suivantes)

« Issart » essart
exemple: la « montagne des issarts » à Brouzet les Quissac (30), les issarts à Saint Martin de Londres (34).

« Jasse » bergerie

Laborative labourable (terre)

Lauzime (ou foriscape) moyen-âge, à partir du XIIe siècle: redevance à la « sortie » d'une tenure = plus ou moins l'inverse de « l'acapt * » -voir ce mot.
(Bourin-Deruau, 1993, p.227). Acapt et lauzime vont dans le sens d'une valorisation du marché des tenures supérieure à la rente que le seigneur pouvait tirer de celles-ci par les redevances. (Voir aussi Viadier, 2006, p.8).

Légitime nom au féminin: la légitime, une légitime: part d'héritage versée aux enfants qui n'ont pas été l'héritier(e) principal(e) = dédommagement, héritage « secondaire ».

Leudaire registre des taxes sur les ventes (leudes) de produits sur les foires et marchés. Ces taxes peuvent être seigneuriales, royales (« leude majeure »), ou des communautés. Indirectement les leudes nous permettent de connaître la valeur de telle ou telle production agricole ou marchandise.
(Sources:
- glossaire de fiscalité: http://www.mailxxi.com/fiscalitat/Glossaireview.asp?id=205); Fordham University of New York:http (interwiki inconnu):
www.fordham.edu/halsall/french/feod.asp
-BONNOT Isabelle : « le leudaire de Clermont-l'Hérault (XIVe siècle) », article dans la revue de La Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, année 1984, volume 42 , numéro 142-1, pages 93-114, http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1984_num_142_1_450330?luceneQuery=%28%2B%28title%3AHERAULT^2.0+fullTitle%3AHERAULT^140.0%29%29+AND+%28+%2Bpole%3A%28revue%29+%2Baccess_right%3A%28free%29+%29&words=HERAULT&words=140&words=revue&words=free

Lignerage pratique de la coupe et ramassage de bois. Droit accordé par les seigneurs aux habitants de Communautés.

Lods droit que le tenancier doit acquitter au seigneur lors de ventes de terres.

Mailleul (ou « malhol », « maillols ») au moyen-âge, vigne de moins de 5 ans, non encore productive. Plus tard on emploiera le terme de plantier. (Bourin-Deruau, 1987. Le Roy Ladurie, 1969, p.69)

Mandement circonscription fiscale pour la levée, en particulier, de la taille, basée sur des seigneuries féodales (et non des « communautés »). Elles disparurent, au profit de ces dernières entre le XVIe siècle et XVIIIe siècle.
Dans l'Hérault c'était le cas des mandements de la baronnie de Montlaur, de la Buège, du Val Montferrand (Pelaquier, présentation 2009, p.16).

« Manian » ver à soie. D’où le mot « magnaneraie » : local ou pièce où l’on élevait les vers à soie (E. Boudet, 1999, p.24).

Manse unité d'exploitation « familiale »au moyen-âge. Le manse, à l'origine, correspond à ce qui est nécessaire pour faire vivre une famille, soit, vers l'an mil, en Bitterrois et Agadès, 6 ou 7 parcelles en moyenne (réparties en céréales, vignes, jardin, vergers) ainsi que des espaces incultes et bois (Bourin-Deruau, 1987,p.112). Vers 1140 un manse peut représenter environ 50 hectares (Bourin-Deruau, 1987, p.114). Le manse, comme unité homogène et complexe, a été, du Xe au XIIIe s. la forme essentielle de défrichement et de colonisation des reliefs de garrigues, par opposition aux plaines et « bas-pays » où dominait le régime de la « tenure »* (A.Durand, 2003, p.302-308). Ce mot s'est transformé en « mas ». (Voir aussi P. Tisset, 1992, p.203)

Masade voir aussi « bordarie » ou « boderie ». La « masade » aurait été, à partir du XIIe siècle, période d'accélération du croît démographique , de réorganisation des pouvoirs et redevances du fait de l'émergence « d'aristocraties locales », une réponse au besoin de réorganiser, de diviser les « manses »*, en les fractionnant et en adjoignant à ces nouvelles « masades » des parcelles jusque là indépendantes des anciens manses, dont des parcelles nouvelles précédemment défrichées (Bourin-Deruau, 1987, p.198).

Masage hameau ( mot dérivé de mas, manse) (J.L Roque et alii, 2011, p.25)

Méplant mot dérivé du latin « medium plantum ». Contrat de mise en culture en cinq, six ou sept
ans généralement, puis le partage de la terre par moitié, le preneur recevant sa moitié en alleu au terme des sept ans, ou ses héritiers à sa mort (Viadier, 2006, p.5 et 6).

Mercuriale sous l'Ancien Régime, registre où sont consignés les prix des produits sur les marchés.

« Mitadenc », « mescla » ou « méteil » au moyen-âge, 10e -12e siècles, mélange orge / froment, en proportions variables. Les 2 céréales sont semées et moissonnées en même temps sur la même pièce de terre. (A. Durand, 2003, p.315)
« Mescle » ou « méteil »: à partir du milieu du XVe siècle, mélange seigle/froment ( +, éventuellement, avoine) ( LeRoy Ladurie,1969, p 46-51).

« Mourérède » (ou « murarède » Lalanne, 1989, p.89) parcelle plantée de mûriers pour la récolte des feuilles servant à nourrir les vers à soie. Le mûrier nécessite des sols relativement humides (communication personnelle de M. Fournel, Montferrier sur Lez, 34).

« Muque » (la) cyste. Collecté pour les herboristeries. (Cité par BOUDET Etienne, article : « diversité et sentiment d’appartenance commune dans un village de l’Uzège, Vers du Pont du Gard », page 21, dans l’ouvrage « Aspects du Pays Nîmois », sous la direction de Jean-Marie MARCONOT, RIRSEC-recherches sociales, 1999, ISBN : 2-910539-09-1.

« Nouguier » noyer

« Ordi » orge ( LeRoy Ladurie, 1969, p 53).

Orge  céréale de base en Languedoc, de l'Antiquité jusqu'à la Renaissance du fait de la résistance de cette plante à la sécheresse (Le Roy Ladurie, 1969, p 53 ; Chabaud. A, 1967, t. II, p.49). L'orge était vraiment une céréale à pain ou à bouillies ou gruaus (Chabaud. A, 1967, t. II, p.49). Elle était consommée seule ou en méteil (voir ce mot) de froment ou de seigle (Le Roy Ladurie, 1969, p.51). C'était la nourriture de base des classes populaires qualifiée comme telle, à partir de la Renaissance et du « retour « du froment pur par Olivier de Serres de « grossière nourriture, bonne aux pauvres gens » (Le Roy Ladurie, 1969, p 53).

Orgerie au moyen-âge, halle aux grains. Ce terme souligne toute l'importance de la culture de l'orge, corrélativement au blé et au seigle.

« Ortals » ou « ortales » terroirs de jardinage irrigué. A distinguer de l'hort ou ort = le jardin lui-même. (Bourin-Deruau, 1987, p.46). Un exemple d'ortal à Aniane, le ruisseau des Cabrières, à proximité de la porte de Montpellier (Bourin-Deruau, 1987, p.46 et A. Durand, 2003).

Oublie voir « cens* » et « censive* ».

« Paradas » (ou « paradou ») parc, enclos, parcelle entourée de murs destinée à parquer les troupeaux (Martin, 2011, p.119).
C. Martin donne l'exemple, à Ferrières les Verreries, au Puech Aurou, près de la D107E d'un vaste paradas de 5 à 6 hectares où labourait fin Août et où l'on semait l'orge pour la mise bas des brebis en février-mars. Dans ce cas il s'agirait d'un ferratjal.

Paroisse le terme (« parrochia » )apparaît entre 1030 et 1080, se substituant peu à peu à celui de « villa ». La paroisse est alors une circonscription territoriale bien établie, formant un tout homogène, autour du sanctuaire, témoignant de la nouvelle répartition de l'habitat en villages (Schneider, 2003, p.11).

« Pargassier » celui qui installe des parcs à moutons (et chèvres)= les éleveurs (communication de J..F Lalanne).

« Patalasse » vigne de pente, autrefois à rendement médiocre.

« Patus » paturages en garrigue. Plus largement il s'agit d'espaces mixtes – et évolutifs- de paturages et de taillis, relevant , au moyen-âge et sous l'Ancien Régime« d'usages » de communautés.

Pédologie science des sols.

« Poudar », « poudaire » tailler, tailleur. Ces termes s'appliquent à la vigne.

Pouillé (étymologie: à partir du mot « polyptique »): registre mentionnant les biens et bénéfices ecclésiastiques ou royaux.

« Puech » (ou « pech » ou « pioch » ou «  pui » ou « puy ») (dérivé du latin « podium ») sommet, colline.

« Rases (ou razes) » haies en bordures de champs, avec murs d'épierrement (Lalanne, communication personnelle).

Reille soc – métallique- d'araire (Le Roy Ladurie, 1969, p.45)

« Restoubles » jachères annuelles traditionnellement pâturées.

Réserve
« la réserve qui est l'ensemble des biens dont le seigneur se réserve l'exploitation directe » (par opposition aux tenures*) (source: Wikipedia, article seigneurerie, http://fr.wikipedia.org/wiki/Seigneurie).// Voir aussi le mot « capmanse* »
En matière forestière, il s'agit de la partie de forêt qui doit être préservée pour une future exploitation en futaie (par opposition aux taillis), c'est à dire au bout de 30 à 40 ans.

Ripisylve forêt de bord de cours d'eau.

«  Rompudes », « Rompudas » défrichements, le plus souvent, sur les parties pierreuses des garrigues (plateaux, causses). « Rompre un terrain » = le défricher, le mettre en culture.
Voir aussi « artigue ».

«  Rusc » écorce des arbres, chênes vert, voire chênes blancs, que l'on récolte pour en extraire le tan, nécessaire aux tanneries.
« Ruscaire » « écorceur » ou récolteur d'écorces à tan.

Sadonat au moyen-âge, labour avant semaille. Voir aussi le mot « guéret * »
(Bourin-Deruau, 1987, p.175)

« Sédier » soyeux : ouvrier, artisan de la soie (Grava, 2006, p.146).

« Segar » couper. S'applique au céréales que l'on coupe, c'est à dire que l'on moissonne (Le Roy Ladurie, 1969, p.49)
« Segaire » moissonneur.

Soutrage au moyen-âge et sous l'ancien régime, le droit, en forêt de ramasser fougères, genêts, bruyères, plantes herbacées (Roque et alii, 2011,p.21)

Tasque au moyen -âge, une redevance proportionnelle
(Bourin-Deruau, 1987,p.130)

Tènement partie du finage d'une paroisse ou commune. En principe, il s'agit d'un ensemble de parcelles homogènes, du point de vue des qualités pédologiques et agronomiques: on y pratique des cultures semblables ou compatibles. On est alors proche de la notion de « terroirs ». Aujourd 'hui on peut l'assimiler à nos actuels « lieux-dits ».

Tenure « tenures, biens dont l'exploitation est confiée à un tenancier contre paiement d'une redevance, dénommé le plus souvent cens, et de services comme la corvée. La répartition entre réserve et tenures varie selon les époques et les régions. Dans les tenures les seigneurs détiennent ce que l'on appelle la propriété éminente, quand le tenancier n'a que la propriété utile. Les tenures de la seigneurie et leurs différentes mutations sont inscrites dans un livre terrier, soigneusement conservé puisque déterminant quels sont les droits du seigneur sur chaque terre ».
(sources: Wikipedia, article seigneurerie, http://fr.wikipedia.org/wiki/Seigneurie; VIADIER. R: « tenures et contrats agraires dans le sud de la france, Xe-XVe siècles, 2006, http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/19/59/40/PDF/contrats5mont.pdf)//. La tenure peut porter sur un nombre indéfini de parcelles, avec un accès aux communaux, doits de juridiction, « mauvais usages », allégeance d'une lignée...(Viadier, 2006, p.8). la tenure n'est donc pas strictement foncière, mais politique et sociale (Viadier, 2006, p.12).

« Terminium » au moyen-âge, territoire juridiquement approprié et délimité. Exemple: territoire d'une villa.

Terres nobles exemptées de taille. L'inverse: terres non nobles, ignobles, rurales.

« Thozelle » voir « touzelle ».

Toponymie science des noms de lieux.
Les Archives Départementales de l'Hérault proposent une bibliographie très abondante d'études toponymiques sur l'ensemble du département, mais aussi sur telle ou telle localité.
http://archives.herault.fr/onomastique-du-departement-de-l-herault-139845.html
Egalement des études toponymiques ont été consacrées aux Carulaires de Gellone (Saint Guilhem le Désert), Aniane, Maguelone.
Le Dictonnaire toponymique du département de l'Hérault, d'Eugène THOMAS,1865, est disponible sur le site de La Bibliothèque Nationale de France (BNF) Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k110096s/f2.image.r=.langFR

Touzelle l'une des variétés traditionnelle de froment les plus appréciées. C’est un blé de Pays. Il résiste à la verse. Il nécessite des terres humides, comme des fonds de vallée et la proximité de cours d’eau (Chabaud, A. ; 1967, t. II, p.49).

« Trahandier » dévideur de cocon de vers à soie (Grava, 2006, p.112).

Usages au Moyen-âge et sous l'Ancien Régime ce sont des pratiques de fait, souvent reconnues juridiquement, s'imposant aux propriétés. Dans les garrigues cela se relie à la notion de « patus » (voir ce mot) où les habitants , voire les communautés exploitent les diverses ressources de la garrigue, en particulier en bois et pâturages. Ces usages peuvent être libres ( gratuits) ou donner lieu à des redevances.

« Valat » fossé, ruisseau canalisé, régularisé.

Vente à fond perdu vente en viager (Lalanne, 1989, p.35).

« Villa » (pluriel « villae »): au haut-moyen-age il s'agit d'un ensemble agraire comprenant un centre principal d'habitat et d'exploitation, et un certain nombre de manses, ainsi que les espaces incultes (Bourin-Deruau, 1987). le terme « villa » est employé jusqu'au 11e siècle environ, période à laquelle il laisse la place au terme « manse » (qui donnera « mas »).
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