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Histoire de nos garrigues

AU COMMENCEMENT ETAIT LA FORÊT...


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  • NEOLITHIQUE - Apparition de la garrigue. Quelques peuplades, qui "maîtrisent" désormais certaines techniques agricoles à l'aide d'outils en bronze et en cuivre, s'installent dans ces forêts languedociennes et les défrichent pour y construire leur villages et des zones agricoles. Ils élevent moutons et boeufs, sement et récoltent des céréales, utilisent la pierre pour monter les murs des maisons et les troncs des chênes pour les charpentes. Le défrichage par la coupe et par le feu signent l'ouverture des premiers espaces dans la forêt, paysages qui deviendront peu à peu les premières garrigues.

  • ANTIQUITE (du Ier au Vème siècle) - Exploitation croissante des forêts. Le déboisement, loin de s'arrêter, s'amplifie au 1er siècle avec la domination de l'Empire romain et le développement d'une agriculture organisée, où l'espace rural est structuré autour de villae (fermes). De grandes voies de communication sont mises en chantier telles que la Voie Domitienne dans le Midi. C'est aussi à cette époque que sont introduites les premières cultures de la vigne et de l'olivier, encore présentes au coeur de nos garrigues.

  • MOYEN-AGE (du Vème au XVème siècle) - Les forêts font du "yo-yo". Période trouble à tous points de vue (politique, foncier, démographique), la garrigue va s'étendre ou régresser pendant 1000ans au gré des événements, faisant apparaître de forts contrastes.
L'an mil (XIème siècle) voit ainsi la garrigue gagner du terrain grâce à un climat favorable, une stabilité politique et l'essor de nouvelles techniques agronomiques. Cette prospérité va se traduire à la fois par un essor démographique sans précédent mais aussi un fort développement de la viticulture et de l'oléiculture. Le premier va entraîner l'installation de noyaux d'habitats autour d'édifices seigneuriaux ou religieux au coeur même des garrigues, le second, un défrichement accru. C'est d'ailleurs de cette époque que datent la plupart des villes et villages des pays des garrigues d'aujourd'hui.

Au XIVème, patatras ! La peste, les guerres et les disettes sont d'actualités et avec elles leur cortège de disparus. Période noire. Cette chute des populations va cependant bénéficier à la forêt qui va se développer sur les terres abandonnées. La garrigue fait "grise mine".



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  • RENAISSANCE, EMPIRES ET REPUBLIQUES (du XVème au XIXème siècle) - La garrigue renaît de ses cendres. - Ces quatre siècles seront synonymes d'un déclin des forêts de chênes au profit des espaces ouverts. Car il ne s'agit plus uniquement de défricher pour cultiver, mais aussi pour brûler ! Des activités fortement consommatrices de bois font leur apparition en région, nécessitées par le confort domestique et le commerce. On coupe pour faire du bois de chauffage, pour alimenter les fours des verriers, des producteurs de chaux, etc. Cette exploitation ira crescendo pendant toute cette période. Argriculture et pastoralisme ne sont pas en reste et suivent ce même mouvement. Et les garrigues avancent...

  • REVOLUTION INDUSTRIELLE (du XIXème siècle au milieu des années 50) - L'apogée des garrigues. La démographie explosive du XIXème et l'arrivée du chemin de fer dans l'arrière-pays, pour une exportation facilitée du vin, va aggraver la pression sur les paysages méditerranéens. L'économie rurale, avec son importante main-d'oeuvre, bat son plein: agriculture, menuiserie diverse, charbon de bois pour les machines, chauffage domestique et pastoralisme en croissance... Pratiquement aucun espace n'échappe à ces activités. Les milieux ouverts, garrigues en tête, n'ont jamais été si nombreux, les forêts, elles, sont décimées.

  • DE 1950 A NOS JOURS - Le retour de la forêt ! Ayant tout d'abord permis la mécanisation de l'outil agricole, la révolution industrielle touche désormais complètement les villes où se multiplient les usines. L'exode rural est en marche, amplifié par des événements qui vont finir par achever la majorité des activités rurales. L'apparition des produits pétroliers rendant caduc le charbon de bois en est un bon exemple. C'est aussi le cas pour le pastoralisme, frappé de plein fouet par la crise des vocations, liée au contexte économique. Les conséquences humaines ne tardent pas: l'appel de la ville dépeuple les territoires de garrigues. Sur la végétation non plus: autrefois contrainte par les troupeaux, les coupes de bois, le feu, la mise en culture, celle-ci se trouve libérée et va évoluer vers sa dynamique naturelle, la fermeture des milieux ouverts par la reconquête de la forêt.


ET POUR LA SUITE ?
Rien n'empêche cette tendance de se poursuivre, évolution naturelle en l'absence d'exploitation des forêts de chênes par l'homme (que ce soit pour le bois ou pour ouvrir le milieu à l'agriculture, au pastoralisme).
Il n'y aurait donc rien de dramatique dans tout cela si ce n'était l'extraordinaire biodiversité développée au sein de ces espaces ouverts de garrigues depuis des millénaires, source d'un patrimoine naturel d'une richesse inouïe. Patrimoine menacé à terme si les garrigues venaient à disparaître.



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