Actuellement, les territoires sont de plus en plus artificialisés et morcelés par les routes, les voies ferrées, l'étalement de l’urbanisation et les grandes parcelles agricoles. Ces ruptures dans le paysage limitent, voire même, interdisent les échanges au sein des populations végétales ou animales, qui ne peuvent plus, dès lors, se déplacer pour accomplir leur cycle de vie, provoquant ainsi une perte importante de biodiversité.
Au contraire, le « maillage lithique » de murets à pierre sèche (comme d'ailleurs les haies, les chemins ou les canaux) favorise la circulation des espèces. Les murets de pierres sèches constituent de véritables refuges pour une faune secrète qui aime trouver un abri entre les roches. Ils sont de véritables écosystèmes abritant une belle biodiversité protégée des aléas climatiques : en été, les cavités conservent un peu de fraîcheur et une bonne ventilation ; en hiver, elles abritent de la neige, de la pluie et du vent.
Les constructions à pierre sèche sont souvent colonisées par quelques végétaux comme les orpins, les mousses ou les lichens qui vont servir de nourriture à la faune présente. Les reptiles (lézards des murailles, orvets et couleuvres) profitent de la chaleur des pierres pour faire remonter leur température corporelle et vont, par ailleurs, se nourrir de divers insectes et araignées. Des petits rongeurs, comme les mulots et les campagnols, trouvent aussi refuge dans les anfractuosités de ces constructions. Le hérisson, quant à lui, s'installe à la base des murs. De nombreux insectes (carabes, abeilles solitaires, fourmis et acariens) profitent également des caractéristiques de ces constructions.
N'oublions pas non plus que les oiseaux (le moineau friquet, la bergeronnette ou la mésange bleue) peuvent y nicher quand d'autres viennent s'y nourrir. La qualité de la pierre sèche à entretenir la biodiversité et à créer des microclimats a toujours été utilisée par les paysans pour développer des cultures de légumes secs en bordure des murs de terrasses, des plantations de vignes le long des murs, bâtir une insula autour des pieds d'oliviers et des murs apiés abritant des ruches.
