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Géologie des garrigues



Le socle des garrigues est de nature calcaire (roche sédimentaire) d’origine marine, issu d’époques allant de -200 à -20 millions d’années (Ma) et modelé par une succession d’événements géologiques.

De -200 à -130 Ma (Jurassique supérieur), des sédiments marins sont déposés par l’océan « Téthys » sur 2 à 7 km d’épaisseur. Ils se retrouvent dans les
secteurs des Gorges de l’Hérault, du Causse de Viols-le-Fort et du Caussede-la-Selle, de la Montagne de la Mourre, du Massif de la Gardiole, Murviel-les-Montpellier, Mortiès, de la forêt du Goutach et du Bois de Paris.

De -130 à -90 Ma (Crétacé), ces dépôts soulevés sur des kilomètres vont subir une érosion accrue due à la dissolution des calcaires et marno-calcaires par des pluies chargées de gaz carbonique, pour donner ce que l’on appelle aujourd’hui un relief karstique. Ce karst est caractérisé en surface par la présence de lapiés, de dolines, de poljés, d’aven, de gouffres et en profondeur de grottes constituant un réseau hydraulique de rivières et nappes phréatiques atteignant plusieurs dizaines de millions de mètres cubes de contenance. Une partie de ces eaux souterraines, vont réapparaître à l’air libre sous forme de sources appelées résurgences, souvent spectaculaires comme la source de Sauve, la Fontaine de Nîmes, la source du Lez… Ces formations sont particulièrement visibles dans les garrigues de Nîmes, de Valliguiéres, de Lussan, Bois des Lens, Causse de Pompignan, Vaunage.

De -90 à -65 Ma (Crétacé supérieur) datent les grès et les marnes de la région de Bagnols sur Cèze.

Vers -50 Ma (Crétacé inférieur), en raison de la formation des Pyrénées, ce relief va se plisser et se fissurer.

De -35 à -30 Ma (Eocène supérieur à Oligocène inférieur) datent les grès, marnes et calcaires de la région d’Alès, de la Gardonnenque de Blauzac et d’Arpaillargues, de la région de Montpellier et de la Vallée de l’Hérault.

Vers -20 Ma (Miocène), la mer va déposer en alternance des marnes et des débris coquilliers dans les régions d’Uzès, Sernhac, Sommières, Castries, Gigean pour donner une roche bien connue sous le nom de « pierre du Pont du Gard » ou « pierre du Midi ».

Entre -15 et -10 Ma, d’autres mouvements du manteau terrestre vont soulever les Cévennes, Causses et Garrigues, de plusieurs centaines de mètres. Des cours d’eau vont alors inciser le calcaire et créer de spectaculaires canyons ; les gorges de l’Hérault, les gorges du Gardon, les gorges de la Cèze, Les Concluses, le Ravin des Arcs... D’autres types de formations calcaires sont de création beaucoup plus récente.

De -2.6 Ma à -12 000 ans, durant les climats quaternaires glaciaires, la partie supérieure de ces différents socles rocheux, sous l’action du gel (gélifraction), va se cliver en strates, en dalles, en plaquettes ou se fracturer en blocs plus ou moins arrondis suivant la nature des roches.

C’est cette roche fragmentée, qui va être propice à la construction à pierre sèche, que nous rencontrons dans nos garrigues.


Photos

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Gouffre à Laroque, plateau du Thaurac (34)

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Failles dans le karst à Laroque, plateau du Thaurac (34)

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Les Concluses de Lussan (30)

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Calcaire du Crétacé Carrière du bois des Lens (30)

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Calcaire du Crétacé Hauterivien Carrière à Courbessac (30)

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Calcaire du Crétacé Carrière de Barutel à Nîmes (30)